Pascal COLLIN
Bureau CCAPS Arbois, 17 Rue de l'Hôtel de ville, 39600 Arbois
Il s'agit d'espèces :
Ces espèces sont aujourd’hui considérées comme l’une des principales menaces pour la biodiversité. Elles constituent un danger pour environ un tiers des espèces terrestres et ont contribué à près de la moitié des extinctions connues à l’échelle mondiale.
Les espèces exotiques envahissantes peuvent aussi représenter un risque direct pour l’homme : vectrices de pathogènes (moustique tigre), allergisantes (ambroisie) ou avoir un comportement agressif (fourmi à grosse tête). D’autre part, ces espèces peuvent avoir un impact négatif sur les activités économiques (moule zébrée), les cultures (moucheron asiatique), les élevages (frelon asiatique), les déplacements fluviaux (Myriophylle Hétérophylle), les activités forestières (Ailanthe), la pêche (écrevisse de Louisiane), immobilières (termites), etc.
Sans parler des micro-organismes avec de nombreux exemples historiques : choléra, dengue, chikungunya, fièvre du Nil occidental, myxomatose.
À l’échelle de l’Union européenne, on recensait par exemple environ 12 000 espèces introduites volontairement ou non par l’homme en 2009.
La liste des espèces végétales observées sur le territoire reste à réaliser. On peut toutefois en citer d’ores et déjà un certain nombre :
La liste des espèces problématiques pour la santé humaine ou animale en Franche-Comté (hors ambroisies) :
Galega officinalis - Robinia pseudoacacia - Rudbeckia laciniata - Acorus calamus - Ailanthus altissima - Asclepias syriaca - Glyceria striata - Melilotus albus - Phytolacca americana - Rhus typhina - Prunus laurocerasus - Prunus serotina - Xanthium orientale
Il existe 2 espèces de Renouées asiatiques : la Renouée du Japon (Reynoutria japonica) et celle des Sakhaline (Reynoutria sachalinensis). Ces 2 plantes se ressemblent et il faut observer des détails pour les distinguer. C’est essentiellement la renouée du japon qui est aujourd’hui très bien implantée sur le territoire communautaire, en particulier le long de la Furieuse, de la Cuisance, de l’Orain. Elle constitue parfois des populations abondantes, comme dans la vallée de la Furieuse. L’abaissement du niveau de la nappe semble constituer une cause sérieuse de son explosion le long des cours d’eau.
On la trouve également sur des talus ou à la faveur de quelques places de dépôts de gravats. La communauté de communes a décidé d’agir en mettant en place dans un premier temps une campagne d’information et de recensement de l’espèce en partenariat avec le Conservatoire botanique national de Franche-Comté-Observatoire régional des Invertébrés.
Sur le territoire de la CCAPS, en 2022, l’espèce est présente dans 36 % des communes soit : Aiglepierre - Arbois - Bersaillin - Besain - Bracon - Buvilly - Chaux-Champagny - La Chapelle-sur-Furieuse - Le Fied - Les Arsures - Les Planches-près-Arbois - Marnoz - Mathenay - Mesnay - Montholier - Montmarlon - Poligny - Pont-d'Héry - Pretin - Salins-les-Bains - Tourmont - Vaux-sur-Poligny - Villers-les-Bois - Villette-lès-Arbois
L'ambroisie est une espèce invasive d’origine nord-américaine. C’est une plante annuelle dont le pollen est à l'origine de fortes réactions allergiques. les principales manifestations cliniques sont des rhinites, conjonctivites, trachéites, avec dans 50 % des cas l'apparition de l'asthme ou son aggravation.
Cette espèce est aujourd’hui présente sur le territoire communautaire, en particulier le long des routes, dans les zones industrielles, dans certaines cultures ; partout où les terrains sont remués (on parle d’espèces rudérales).
En 2022, elle est ou a été observée dans 58 % des communes de la communauté de communes : Abergement-Le-Petit, Aiglepierre, Arbois, Aumont, Aumont, Barretaine, Bersaillin, Besain, Biefmorin, Brainans, Buvilly, Cernans, Chaussenans, Chaux-Champagny, Clucy, Colonne, Darbonnay, Dournon, La Chatelaine, Le Chateley, Le Fied, Les Arsures, Marnoz, Mesnay, Miery, Molain, Monay, Montholier, Montigny-Les-Arsures, Neuvilley, Oussieres, Plasne, Poligny, Saint-Lothain, Salins-Les-Bains, Tourmont, Vaux-Sur-Poligny, Villers Les Bois.
La lutte contre l'ambroisie est donc essentielle et s'impose à tout propriétaire de terrain infesté : État, collectivités, gestionnaires de linéaires routiers, autoroutiers, ferroviaires, milieu agricole, particuliers.
l'élimination de l'ambroisie doit intervenir avant la pollinisation, pour éviter les émissions de pollens et l'impact sanitaire sur les populations, et impérativement avant le début de la grenaison, afin d'empêcher la constitution d'un stock de graines dans les sols, soit au plus tard avant le 15 août.
Cette lutte est obligatoire dans le département du Jura depuis le 16 mai 2019 par arrêté préfectoral. Cet arrêté met en place un dispositif départemental de prévention et de lutte contre l'ambroisie dont l'animation a été confiée par l'Agence régionale de santé à la Fédération régionale de lutte contre les organismes nuisibles (FREDON) de Bourgogne-Franche-Comté (voir liens ci-après).
Le pollen de cette espèce est fortement allergisant (6 à 12% de la population sont sensibles) et il entraîne des symptômes du type « rhume des foins » pouvant aller jusqu’au déclenchement de crises d’asthmes et à l’hospitalisation. Les conséquences, en termes de dépenses de santé, sont loin d’être négligeables. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a estimé, en 2020 qu’au minimum 1 million de personnes sont allergiques à l’ambroisie en France et que les coûts de prises en charge médicale s’élèvent au minimum à 59 millions d’euros par an.
La liste des espèces animales invasives sur le territoire reste à réaliser. On peut toutefois d’ores et déjà citer quelques exemples :
Reconnaissable à ses rayures noires et blanches, cette espèce de moustique est originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est. Le moustique tigre est particulièrement dangereux pour les êtres humains, car il peut véhiculer des virus comme le paludisme, la dengue ou le chikungunya.
Cet insecte, dont la population a beaucoup grandi ces dernières années, est particulièrement dangereux pour les abeilles. Ces dernières constituent en effet un repas de choix pour le frelon asiatique, qui va rester à proximité des ruches pour passer à l’attaque sur les butineuses dès leur sortie.
L’écrevisse américaine, aussi appelée écrevisse de Louisiane, vit à l’origine aux États-Unis et au Mexique. Il s’agit d’une espèce particulièrement résistante. Depuis son introduction sur le sol français à la fin du XXᵉ siècle, les populations de la seule espèce d’écrevisse autochtone, Austropotamobius pallipes l’écrevisse à pattes blanches, sont en constante diminution. Cela s’explique notamment par un virus ramené par cette nouvelle écrevisse (même chose pour nos amphibiens autochtones avec une maladie ramené par le crapaud buffle).
Face à l’écrevisse à pattes blanches 4 écrevisses exotiques problématiques, classées invasives : l’écrevisse américaine (Orconectes limosus), l’écrevisse du Pacifique ou de Californie (Pacifastacus leniusculus), l’écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii). Et depuis l’écrevisse marbrée (Procambarus virginalis ) qui a été signalée pour la 1ère fois en France en 2020 en Moselle.
Introduit en France à la fin du XIXᵉ siècle pour sa fourrure, le ragondin est aujourd’hui une espèce semi-aquatique invasive. Originaire d’Amérique du Sud, il occupe les bords des fleuves et des marais, où ses terriers participent à la déstabilisation des berges.
Importées en France dans les années 80, pour lutter contre la prolifération des pucerons, les coccinelles asiatiques se reproduisent particulièrement vite. Elles font aujourd’hui partie des insectes exotiques invasifs, notamment à cause de leurs gros appétits pour les insectes à corps mous, leurs larves et leurs œufs.
Bureau CCAPS Arbois, 17 Rue de l'Hôtel de ville, 39600 Arbois